En cette journée nationale du bénévolat, c’était tout naturel que nous vous présentons un bénévole du mouvement Etre-là, projet que nous soutenons.
Qui êtes-vous ?
Laurence ANDRE, 68 ans, en couple, Saint Mandé (94) bénévole ETRE-LA Grand Paris depuis 2016 en services cliniques HIA Saint Mandé, Représentante des Usagers depuis 2022
Pourquoi êtes-vous bénévole chez ETRE LA ?
Être bénévole était une évidence, chez ETRE-LA en toute honnêteté, un hasard !
Je m’inscris à l’âge de 18 ans en tant que visiteuse hospitalière durant mes heures de loisir au sein de la Fondation Claude Pompidou à l’hôpital Beaujon « Les Blouses Jaunes » mais je décroche au bout de 6 mois par manque de maturité ayant du mal à me distancier de certaines situations.
Sentiment d’inachevé que je conserve en filigrane durant ma vie professionnelle et familiale qui me happe.
L’année qui précède ma cessation d’activité professionnelle, je commence à m’intéresser à ce bénévolat singulier ayant été amenée à accompagner des proches et une amie et je commence à m’informer sur les soins palliatifs à travers les ouvrages d’Elisabeth Kübler– Ross.
J’entreprends ma recherche d’associations par ordre alphabétique !! ASP Fondatrice (ex dénomination d’ETRE-LA) en tête de liste devient une évidence ! J’apprécie au sein de ce mouvement, l’autonomie et la flexibilité dans l’exercice de notre bénévolat, la qualité de la formation qui nous est dispensée et le cadre protecteur dont nous bénéficions.
Qu’est-ce que ce bénévolat vous apporte ?
Un enrichissement personnel car c’est l’école de la modestie. Nous allons à la rencontre de notre propre impuissance. C’est aussi l’expérience de l’instant présent, car il ne faut jamais être dans l’attente mais simplement être là.
L’échange que nous avons avec un patient peut être sur un registre totalement différent, lors d’une prochaine rencontre. De profond, intense, intime il peut devenir réservé, distant voire se transformer en refus de notre présence. Je dis souvent à l’équipe que j’anime : on rentre dans une chambre avec une page blanche et on laisse la personne que l’on accompagne la remplir.
On apprend à mieux se connaître, à identifier et accepter ses propres limites. À titre personnel, c’est aussi donner sens à mon existence.
Qu’est-ce qu’il apporte aux patients ?
Une attention, une qualité de présence propre à leur assurer un soulagement, une parenthèse de vie, un pont entre la vie de l’extérieur et la bulle dans laquelle ils sont enfermés, une bouffée d’air pour rompre la monotonie des heures et ainsi leur faire oublier un moment le sentiment de non-appartenance au monde des bien-portants, un espace d’apaisement fraternel et sans jugement pour soulager leurs angoisses et leurs tensions.
Si vous deviez définir ETRE-LA en 3 mots ?
Écoute, Solidarité, Dynamisme
Que peut-on vous souhaiter en tant que bénévole ?
Ne jamais entrer dans une chambre empreinte de certitudes ; toujours conserver cette fugace appréhension lorsqu’on frappe à une porte, main sur la poignée prête à en franchir le seuil ; aller à la rencontre de l’inconnu voire de l’inattendu. S’émerveiller de la profondeur de certains échanges qui confortent notre présence soutenante et ne pas se sentir frustré lorsqu’il ne se passe rien car tout est juste.
Commentaire libre
Nous ne sommes ni un invité, ni un parent, ni un ami, ni un visiteur, nous sommes simplement le témoin, le tiers solidaire. Par notre simple présence, nous montrons que la personne âgée ou non, gravement malade et/ou en fin de vie reste une personne vivante, capable d’avoir des relations et des plaisirs : parler cuisine, voyages ou encore faire des projets. C’est aussi l’accompagner dans ses doutes et ses craintes, l’écouter de longs moments exprimer sa peine voire parfois son agressivité dans la douleur devenue trop lourde. Choisir d’être présent aux côtés d’une personne malade, c’est refuser qu’elle soit réduite à sa maladie, ses pertes (autonomie, estime de soi …) c’est au contraire lui dire qu’elle reste un membre de la société puisque quelqu’un de la société se préoccupe d’elle et qu’elle n’est pas seule dans la période difficile qu’elle traverse.
En conclusion, nous sommes à l’écoute de la personne, nous faisons un bout de chemin avec elle, à son rythme, sans être en demande, nous allons à la rencontre de ses attentes, en abordant les situations avec humilité pour libérer la parole, l’accueillir ainsi que celle de leurs proches. Se livrer à un tiers extérieur est pour certains, plus facile.
Vous aussi, vous pouvez contribuer à aider les personnes gravement malades
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